bodybuilding:l'impact des acides amines sur les performances



Protéines et exercices : acides aminés
L’International Society of Sport Nutrition, soit la Société Internationale de Nutrition Sportive (désignée ci-après uniquement « ISSN ») a adopté les 7 points suivants concernant la prise de protéines par des personnes saines suivant un certain entraînement. Ces positions ont été approuvées par le Comité pour la recherche, un des organes de cette société. Parmi ses auteurs, citons : Bill Campel, Richard B Kreider, Tim Ziengenfus, Paul La Bounty, Mike Roberts, Darren Burke, Jamie Landis et Jose Antonio. Je vous présente ici la seconde partie de l’extrait de ce review.
Ci-dessous, reprenons tout d’abord les 7 points de l’ISNN concernant cette problématique :
1.            Un grand nombre d’études a confirmé l’affirmation disant que les personnes qui suivent un entraînement régulier ont besoin de plus de protéines diététiques que les personnes qui ne sont pas actives.
2.            Une prise de protéines comprise entre 1,4 – 2,0 g/kg/jour par des individus physiquement actifs est non seulement sûre, mais peut aussi améliorer l’adaptation à la charge de l’entraînement.
3.            Lorsqu’elle fait partie d’un régime équilibré et riche d’un point de vue nutritionnel, la prise de protéines à un tel niveau n’est pas toxique pour le fonctionnement des reins ni pour le métabolisme osseux de personnes saines et actives.
4.            Même si une personne active en bonne santé est capable de satisfaire ses besoins journaliers en protéines par le biais d’un régime régulier et varié, le fait de prendre des protéines supplémentaires sous différentes formes est un moyen pratique de répondre aux besoins en protéines et ce, de manière adéquate et qualitative.
5.            Les différents types et qualités de protéines peuvent influencer l’accès naturel aux acides aminés suite à la prise de suppléments en protéines. Du point de vue de l’optimalisation de la récupération et/ou de l’adaptation à l’entraînement, la supériorité d’un type de protéines sur les autres doit encore être démontrée.
6.            Une prise de protéines convenablement planifiée est une composante importante du programme d’entraînement et indispensable pour la récupération, les fonctions immunitaires, la croissance et le maintien d’un poids corporel sans graisses.
7.            Dans certaines circonstances, certains suppléments d’acides aminés spécifiques, comme par exemple les acides aminés ramifiés (BCCA), peuvent améliorer les performances et la régénération après les entraînements.
Dans la première partie de ce résumé des recommandations de l’ISSN, je me suis arrêté à la planification de l’apport en protéines. Je continuerai donc en vous indiquant l’attitude que cette organisation adopte envers les acides aminés, et plus particulièrement envers les acides aminés ramifiés. Pour ce qui est des autres acides aminés, l’ISSN ne les mentionne en effet pas concrètement dans son point de vue.
1.            Mission des acides aminés ramifiés (BCAA) dans le cadre des entraînements
Les acides aminés ramifiés, soit la valine, la leucine et l’isoleucine, représentent environ un tiers des protéines des muscles squelettiques. Un nombre constamment grandissant de publications indique que parmi ces trois BCAA, c’est la leucine qui joue le rôle le plus important dans la stimulation de la synthèse des protéines. De ce point de vue, il semble que des suppléments en acides aminés, et plus particulièrement en BCAA, peuvent être avantageux pour les personnes qui suivent un entraînement régulier. Plusieurs études ont documenté qu’une infusion de BCAA chez des personnes au calme augmentait le bilan d’azote en réduisant le taux de dégradation des protéines, en augmentant le taux de synthèse des protéines ou par le biais d’une combinaison de ces deux actions.
Après un entraînement de résistance (ER), il a été démontré que, chez les hommes, un apport de leucine libre, combinée avec des sucres et des protéines, entraînait un accroissement de la synthèse des protéines supérieur à celui observé après ingestion d’une même quantité de sucres et de protéines, mais sans apport de leucine.
Il convient cependant de souligner que la majeure partie des études relatives à la leucine ont été réalisées sur des animaux.
Prendre des BCAA est également utile durant des exercices aérobies. Il a en effet été démontré que la prise de ces acides aminés entraînait une diminution de la dégradation pure des protéines. Le fait que, chez des personnes ayant des réserves de glycogène musculaire réduites, l’administration de BCAA avant et pendant un entraînement aérobie épuisant pouvait retarder la déplétion glycogénique dans les muscles est un fait tout aussi important. Lorsque des acides aminés ramifiés ont été administrés à des personnes courant un marathon, les performances de ce que nous pourrions appeler les coureurs lents se sont sensiblement améliorées (des temps de 3h05 à 3h30) en comparaison avec les temps des coureurs plus rapides (temps inférieurs à 3h05).
Même s’il existe une multitude de causes métaboliques à la fatigue telles que, par exemple, la déplétion glycogénique, l’accumulation de protons, la baisse du taux de phosphocréatine, l’hypoglycémie et un rapport tryptophane libre/BCAA élevé, c’est cette augmentation du rapport tryptophane libre/BCAA qui pourra être réduite par l’apport d’un supplément d’acides aminés ramifiés. Durant un entraînement aérobie de longue durée, la concentration de tryptophane libre augmente, tout comme l’absorption de cet acide aminé par le cerveau.
Une grande partie du tryptophane peut donc produire du neurotransmetteur 5-hydroxytryptamine (sérotonine) qui est supposé jouer un rôle dans la sensation de fatigue subjective. Ce qui est important, c’est que les BCAA sont transportés vers le cerveau par les mêmes systèmes de transport, ils se battent donc avec le tryptophane pour occuper les places libres dans ces voies de transport biologiques.
Il est supposé que lorsque certains acides aminés, comme les BCAA par exemple, sont présents dans le plasma sanguin dans des concentrations suffisantes, cela pourrait théoriquement réduire le taux d’absorption du tryptophane dans le cerveau, ce qui en fin de compte réduirait la sensation de fatigue.
Outre cela, il existe des études qui sous-entendent qu’un apport en BCAA durant des compétitions d’endurance de longue durée peut, en plus d’améliorer les performances physiques, améliorer également les performances mentales. Toutes les études n’ont cependant pas démontré une amélioration des performances après la prise d’acides aminés ramifiés. Une de ces études a en effet déterminé qu’une ingestion de leucine appliquée avant et pendant une course aérobie jusqu’à l’épuisement (200 mg/kg de masse corporelle), ainsi que durant un entraînement de puissance (100 mg/kg de masse), n’avait pas amélioré les performances.
À l’heure actuelle, il n’y a pas encore d’explication à une telle différence dans les résultats. Il est cependant au moins possible de dire qu’un apport supplémentaire en BCAA n’empirera pas les performances.
Vu que les BCAA représentent un plus lors des processus de régénération après l’entraînement, par exemple en stimulant la synthèse des protéines, la resynthèse du glycogène, en retardant le début de la fatigue et en aidant à conserver les fonctions mentales dans le cadre d’un entraînement aérobie, nous recommandons des apports supplémentaires en BCAA (à l’exception du saccharide) avant, pendant et après l’entraînement. Il a été indiqué que les AJR pour la leucine devraient être de 45 mg/kg/jour chez la population inactive et qu’ils devaient être supérieurs chez les personnes actives.
Vu que les BCAA sont présents dans la nature (dans les protéines animales) dans un rapport de 2 : 1 : 1 (leucine, isoleucine, valine), une personne peut donc envisager d’ingérer, en 24 heures, une quantité de leucine ≥ à 45 mg/kg/jour, accompagnée d’une quantité d’isoleucine et de valine ≥ à 22,5 mg/ kg/jour, ceci afin d’optimiser l’adaptation à l’entraînement. Ceci garantira que le rapport de ces trois acides aminés sera identique à celui qui est observé dans les protéines animales (soit 2 :1 :1). Il convient de ne pas oublier que les protéines complètes contenues dans les aliments et la majeure partie des protéines en poudre de qualité contiennent environ 25 % de BCAA.
Tout déficit de BCAA provenant d’aliments complets peut donc être facilement résolu en consommant des protéines whey durant la période entourant le processus d’entraînement. Il conviendra cependant toujours d’essayer d’obtenir tous les BCAA à partir des ressources protéiniques des aliments complets.

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